L’éco-anxiété, un terme qui a gagné en popularité ces dernières années, est une forme d’anxiété déclenchée par la préoccupation pour l’environnement et le changement climatique. En 2021, le concept d’éco-anxiété a été largement discuté dans les médias et la littérature scientifique, mettant en lumière une réalité inquiétante : de plus en plus de personnes ressentent une peur chronique face à l’urgence environnementale.
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
L’éco-anxiété, ou solastalgie, est un terme qui décrit une forme de détresse psychologique ou d’angoisse ressentie en réponse aux changements environnementaux, tels que le changement climatique. Il s’agit d’un phénomène mondial, comme le souligne l’épidémiologiste Alice Desbiolles dans son ouvrage « Voices on Climate Anxiety ».
Il est important de noter que l’éco-anxiété n’est pas une pathologie. C’est plutôt une réaction émotionnelle normale et saine face à une situation anormale et inquiétante. Les personnes affectées par cette forme d’anxiété, souvent appelées éco-anxieuses, s’inquiètent des menaces qui pèsent sur notre environnement et continuent à vivre malgré la peur et l’incertitude.
L’éco-anxiété peut inciter les individus à agir en matière de transition écologique. En effet, face à la crise climatique, cette anxiété peut pousser à la prise de conscience et à l’action. Selon une enquête menée dans dix pays, les personnes les plus préoccupées par l’éco-anxiété sont souvent celles qui sont les plus informées et les plus engagées dans la lutte contre le changement climatique.
Cela peut avoir un impact significatif sur leurs émotions et leur perception du monde. Ils voient le monde vivable à travers le prisme de l’éco-anxiété, ce qui peut les rendre plus sensibles aux problèmes environnementaux et plus enclins à agir pour les résoudre.
Manifestations de l’éco-anxiété
L’éco-anxiété peut se manifester de différentes manières. Certains éco-anxieux peuvent ressentir un sentiment d’impuissance face à l’ampleur des problèmes environnementaux. D’autres peuvent s’inquiéter de l’avenir de la planète et de la possibilité d’une catastrophe environnementale. Cette angoisse peut être accompagnée de troubles anxieux, de troubles alimentaires et même de paralysie.
L’éco-anxiété et les jeunes
Selon une étude réalisée en 2022 par l’Observatoire de l’éco-anxiété, plus de la moitié des 10 000 jeunes interrogés ont déclaré ressentir de l’éco-anxiété ou de la solastalgie, une forme de détresse psychologique liée à la dégradation de l’environnement. Les éco-anxieux, comme on les appelle, sont particulièrement préoccupés par les crises environnementales et le dérèglement climatique.
L’éco-anxiété dans le contexte climatique actuel
Le chercheur australien Glenn Albrecht a été le premier à utiliser le terme d’éco-anxiété en 2007. Il a observé cette forme d’anxiété chez les habitants de la Hunter Valley en Australie, qui ont vu leur environnement naturel détruit par l’exploitation minière. Depuis lors, le concept d’éco-anxiété a été repris et développé par de nombreux chercheurs et thérapeutes.
Comment gérer l’éco-anxiété
La psychothérapeute Charline Schmerber, spécialisée dans l’éco-anxiété, souligne que face à la dégradation de l’environnement, il est normal de ressentir des émotions négatives. « La tristesse et la colère sont des réactions normales face à la destruction de la planète », dit-elle. Cependant, elle insiste sur le fait que ces émotions peuvent aussi être une force motrice pour l’action. « L’éco-anxiété peut inciter à agir pour résoudre le problème du changement climatique », ajoute-t-elle.
L’éco-anxiété : entre angoisse et lucidité
En conclusion, l’éco-anxiété est une réalité pour de nombreuses personnes à travers le monde. Bien qu’elle puisse être source d’angoisse, elle peut aussi être un moteur pour l’action environnementale. Comme le souligne le GIEC dans son rapport de 2022, face à l’urgence climatique, il est plus important que jamais de prendre des mesures pour protéger notre planète. L’éco-anxiété, bien que difficile à vivre, peut être un catalyseur pour ce changement nécessaire.
Conclusion : L’éco-anxiété, un appel à l’action
La belgo-canadienne Véronique Lapaige, médecin-chercheuse spécialisée en éco-anxiété, a constaté que certaines catégories de personnes étaient plus susceptibles de ressentir cette anxiété. « Les femmes, les personnes âgées de 25 à 45 ans et les personnes ayant un niveau d’éducation élevé sont plus susceptibles de ressentir de l’éco-anxiété », explique-t-elle.
Cependant, l’éco-anxiété n’est pas seulement une source de détresse. Pour certains, elle peut aussi être une source de motivation. « L’éco-anxiété peut inciter les gens à agir pour l’environnement », explique Alice Desbiolles. « Elle peut les pousser à s’engager dans des actions en faveur de la transition écologique. »
En novembre 2021, une étude publiée par Sciences Po a révélé que près de la moitié des personnes interrogées se disaient préoccupées par l’éco-anxiété. Les plus inquiets étaient souvent ceux qui étaient les plus informés sur les problèmes environnementaux, notamment les gaz à effet de serre et les catastrophes naturelles.
Face à ces constats, il est clair que l’éco-anxiété est plus qu’un simple sentiment d’inquiétude. C’est un appel à l’action, un cri de détresse face à la dégradation de notre planète. Il est temps de prendre ces sentiments au sérieux et de travailler ensemble pour résoudre les problèmes environnementaux qui menacent notre avenir.
